Le Panier de
fraises des bois

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(38 X 46,5 cm)

LE PANIER DE FRAISES

Œuvre majeure de la peinture française, le Panier de fraises est considéré comme la quintessence de l’art de Jean Siméon Chardin. Il donne à voir toute la maîtrise du peintre à travers une composition épurée et un accord de couleurs saisissant. Plongez dans cette célébration des sens !

avant tout, une question que l'on se pose :

LA PYRAMIDE DE FRAISES

782 pourrait être le nombre de fraises contenues dans ce panier... Les fraises que Chardin a représentées sur sa toile constituent un motif unique dans tout l’œuvre du peintre. En effet Chardin, reçu « dans le talent des animaux et des fruits » par l’Académie royale de Peinture et de sculpture, n’a jamais représenté de fraises ni avant ni après le tableau de 1761. Le motif, qui avait été traité par les peintre de natures mortes du XVIIe siècle, est à vrai dire un peu délaissé à l’époque de Chardin. L’artiste s’est visiblement attaché au défi de la représentation de cette singulière pyramide d’un rouge intense à la fois comme une masse compacte et comme un édifice fragile composé de cette multitude de petits éléments légèrement coniques et instables.

LE VERRE D'EAU

Le verre d’eau est un motif assez constant dans l’œuvre de Chardin depuis ses débuts. Par lui, le peintre s’exerce à la représentation de la transparence. Au cours des années 1750, l’artiste parvient à une remarquable maîtrise dans ce domaine en adoptant un modèle de gobelet en verre scandé par des côtes plates qui diffractent subtilement la lumière. Chardin se surpasse sur le Panier de fraises où le volume dense mais transparent du verre d’eau équilibre le fragile monument des fruits rouges.

LES ŒILLETS

Les œillets constituent un des morceaux de bravoure du tableau qui suscita l’admiration des Goncourt : « Voyez ces deux œillets : ce n’est rien qu’une égregnure de blanc et de bleu, une espèce de semis d’émaillures argentées en relief ; reculez un peu, les fleurs se lèvent de la toile à mesure que vous vous éloignez ». Chardin a peu représenté cette variété de fleurs auparavant, à l’exception d’un autre chef d’œuvre, Le Bouquet d’oeillets, de tubéreuses et de pois de senteur dans un vase de porcelaine (vers 1760, Edimbourg, National Galley of Scotland).

Le panier

Sur le Panier de fraises, Chardin s’est plu à suggérer le subtil chiffonnage des pétales d’un blanc éclatant sur un fonds brun d’osier tressé. L’humble panier n’a pas la superbe d’un précieux vase de porcelaine. Chardin accentue ainsi notre perception de la gracilité évanescente de ces deux fleurs fraîchement coupées.

LA PÊCHE ET LES CERISES

Les deux cerises et la pêche sont des fruits qui apparaissent assez couramment sur les natures mortes tardives de Chardin. Elles évoquent les pleines saveurs de l’été. Leurs volumes sphériques distincts, tour à tour plein et lustré ou velouté et fendu, offrent au peintre l’aubaine de la variation. Elles décomposent les valeurs chromatiques du motif central du tableau : le rouge brillant des cerises répond à celui plus mat des fraises et l’orange taché de jaune de la pêche reprend la valeur blonde du panier d’osier.

"Nous avions appris de Chardin qu'une poire est aussi vivante qu'une femme, qu'une poterie vulgaire est aussi belle qu'une pierre précieuse."

Grâce à vous, le Panier de fraises reste en France.